Verbatim du clip racontant la triste expérience d'Imen Derouiche

Le dossier du clip avance très bien. Le tournage est pour bientôt. De plus, j'avais découvert, lors d'un vernissage tenu à la nouvelle galerie Arts Plus de Sutton en août dernier, une toile que le peintre Jean Pierre Rivet y présentait, dans son expo intitulée Angle mortCe fut pour moi une révélation. En fait, plusieurs de ses toiles auraient pu illustrer plusieurs campagnes d'Amnistie internationale, dont celle-ci qui représente une femme qui aurait pu être emprisonnée, torturée et violée, tout comme Imen. J'ai donc demandé au peintre d'utiliser sa toile, que j'ai ensuite proposée à la principale intéressée. Voilà donc le résultat.

Voici également le verbatim du message qui sera enregistré par Imen elle-même et qui nous guidera pour réaliser le montage du clip. Qu'en pensez-vous?

Voix d’Imen Derouiche accompagnant des images d’archives ou des scènes tournées dans un décor de prison :
Je m’appelle Imen Derouiche. En 1998, j’étudiais à l’Université de droit et de science économique de Tunis. J’étais membre de l’Union générale des étudiants tunisiens, une association très mal vue par le régime de Ben Ali. J’étais aussi amoureuse de Nouredine, un des leaders de ce syndicat.

Le 20 février, j’ai participé à une manifestation contre les frais de scolarité et la présence de la police sur le campus de l’université. Nouredine a été arrêté sous mes yeux, avec violence. J’ai réagi en agressant aussitôt deux policiers. Ils ont voulu riposter, mais j’ai pu me réfugier dans le local du syndicat. On a aussitôt appelé la responsable de la Tunisie chez Amnesty international à Londres.

J’ai pu me cacher chez une amie, mais le 4 mars, on m’a trouvée. J’ai été victime de brutalité policière et amenée au Centre de détention Bouchoucha. Le lendemain, on m’a transférée à la Sûreté de l’état, Amn iddawla. Un policier m’a dit : Fume ta dernière cigarette, tu peux dire adieu à ta Tunisie…

Tout était noir, lugubre, sale. On m’a fait entendre des enregistrements de Nouridine et de mes autres camarades qui hurlaient, torturés.

On m’a fait des injections, on m’a violée. On m’a fait subir des interrogatoires, on m’a privée de sommeil. J’étais dans une cellule avec une trentaine de femmes et deux toilettes. Ça puait, je me grattais, je saignais.

Comme j’étais une prisonnière d’opinion, on n’avait pas le droit de me parler. Pendant ce temps, ma mère me cherchait dans les hôpitaux et les morgues… sans succès. J’ai fait une grève de la faim pour pouvoir étudier en prison.

Un jour, la directrice m’a dit que je pouvais choisir mon lit et même étudier! Un avocat m’a alors appris que les efforts d’Amnistie internationale avaient eu un impact. Des lettres pour me faire libérer m’ont été remises. C’était comme une première libération.

J’ai organisé, avec d’autres prisonnières, des grèves de la faim et protesté contre les geôlières qui nous frappaient. J’ai enfin eu un procès après 15 mois de détention. Puis on m’a libérée, ainsi que tous les autres étudiants emprisonnés…

Imen Derouiche à l’écran :
Merci Amnistie, merci à vous tous!

Super : Vous avez fait libérer Imen Derouiche
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