Chronique Publici-Terre
Grandeur et misère de la culture

Illustration : Stéphane Lemardelé
Parmi les bonnes causes pour lesquelles j’œuvre, il y a aussi des activités culturelles. Dans mon patelin de Sutton, dans les Cantons-de-l’Est, je collabore avec quelques organismes sans but lucratif afin de soutenir la « Culture » avec un grand « C », si importante pour l’identité d’une nation. Je préside, entre autres, le conseil d’administration du Musée des communications et d’histoire de Sutton et nous présentons depuis 2009 des expositions temporaires, liées à l’histoire de notre région, qui connaissent un franc succès : Les Canadiens passent par Sutton en train, Jehane Benoit au menu du musée et une expo sur la Prohibition ont démontré qu’il existe un grand intérêt pour ces thèmes. Cependant, en ce temps d’austérité, les OSBL vivent des moments difficiles. Les gouvernements, qu’ils soient fédéral, provincial ou municipal, coupent de plus en plus dans les budgets liés à la culture. Pourtant, selon certaines études, comme Tourisme culturel et Patrimoine,  soutenue par les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de la Culture et du Patrimoine, parue en 2012, on apprend que :

« Nous sommes passés d’une économie primaire à une économie tertiaire… Les revenus tirés de nos ressources naturelles, comme le pétrole, le gaz, les minerais, le bois et l’électricité, représentent encore une grande part de notre économie nationale, mais de moins en moins de personnes travaillent au sein de ces industries. On a observé une transition marquée vers l’économie du savoir, où les travailleurs qualifiés constituent notre véritable avantage concurrentiel et facilitent la vente de nos produits sur les marchés locaux et mondiaux… le patrimoine et les activités culturelles de toutes sortes deviennent des moteurs
économiques. La transformation du produit touristique est également attribuable au vieillissement de la population. En effet, les voyageurs plus âgés s’intéressent davantage aux arts, au patrimoine et à la culture. »
Ces quelques extraits de cette étude « gouvernementale » démontrent donc l’importance de la Culture sur le plan de la création d’emploi, mais aussi sur le potentiel de revenus, puisque notre population vieillissante consomme de plus en plus de ce type de produit.
Comme les gouvernements se désengagent de plus en plus, j’y vois là une opportunité fort intéressante pour les entreprises commerciales et tout particulièrement celles qui ont comme public cible les « baby boomers », dont une grande partie est à la retraite depuis quelques années. Le nombre ne cesse de croître d’année en année et un bon pourcentage bénéficie de moyens substantiels, ayant négocié de bons fonds de pension.
Illustration : Jacques Lajeunesse
Depuis quelques mois, le Musée de Sutton est en train de mettre sur pied une nouvelle exposition qui porte sur un personnage esstradinaire et vermouilleux, qui avait une résidence secondaire dans le village voisin d’Abercorn. Intitulée Sol, Suttonesstradinaire, elle est réalisée avec la complicité de Radio-Canada, qui a vu naître vers la fin des années 50 des séries pour enfants comme il ne s’en fait plus, avec la Boîte à surprises et Sol et Gobelet,  pour n’en nommer que quelques-unes, justement liées à Marc Favreau et à son compère et ami, Luc Durand. Déjà, les médias réagissent favorablement à cette nouvelle exposition. Les demandes de visites de groupes d’adultes de 60 ans et plus affluent. Mais peu d’entreprises commerciales réagissent à l’offre de partenariat… Signe des temps? Est-ce que le climat d’austérité proposé par le gouvernement provincial actuel gagne du terrain, même chez les entreprises commerciales? Est-ce que les grands évènements ou festivals avec des spectacles gratuits sont menacés? Alors qu’il y a de plus en plus une grande disponibilité d’un public intéressé?
Pour terminer cette chronique, permettez-moi donc cette publicité… c’est mon métier après tout! Cliquez ici et découvrez comment votre entreprise commerciale pourrait non seulement soutenir une petite entreprise culturelle régionale, mais participer à la survie d’un élément essentiel… car, comme le dit ce proverbe : Un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures.
Causes? Toujours!
Richard Leclerc, Publici-Terre

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